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6 septembre 2004

Lettre 1

I

 

 

     Des nuits à penser à toi. Dans la chambre éteinte de la nuit qui vous laisse seul dans la pénombre et la solitude. Un peu d'air, fraîcheur du doux dehors qui frôle l'épiderme, la caresse, et vous laisse. Des nuits au creux du sommeil, dans la fuite de l'éveil où je nous vois à nous promener comme dans les poèmes brun marronniers, quand la mélancolie de l'automne balance les bras des passants qui s'aiment, encore et encore.

     A me dire que tu m'attends quelque part sous un abri de bus, un peu sous la pluie qui déborde, tu ne sais pas où te rendre. Que tu penses souvent à moi, que plus j'aurai patienté plus nos retrouvailles seraient tendres, que toutes les anciennes peines ont un sens et que je n'aurai pas eu mal pour rien toutes ces années. Des nuits à croire que tu a été en chacune d'elle, mais que tu t'es échappée à chaque fois pour que je sache penser à toi comme tu m'aimes.

     Je sais que tu étais, quand les pastels et mes yeux billes d'enfants roulaient sur les pupitres d'écolier. Que ta présence était si forte quand tu es revenue, au fruit de nos malheurs, des années plus tard. Puis les yeux noisettes, j'ai un peu oublié de tes couleurs et de tes formes, parce qu'en me narguant tes yeux ont aussi été des noyaux d'abricots, bruns, clairs comme les reflets de tes cheveux.

     Des nuits à imaginer nos prochaines rencontres quand tu m'attrapes la main pour la relâcher, et que tu pars déjà. Et puis ce jour où tu te laisses apprivoiser pour de bon, un peu comme un abandon de ta part, toi qui a tellement parcouru de chemins pour que je les emprunte; tu es un peu déçue, parce que nous ne pourrons plus nous imaginer avec la même impatience, rencontre imprévue qui rend nos songes palpitants. Quand je ne pleurerai plus seul, et qu'on pleurera ensemble. Il n'y a plus rien à être lorsque tu m'as compris comme jamais je ne l'ai été. Des nuits dans le clair-obscur de la pièce, je n'arrive pas à fermer les yeux puis je dors mal, la sensation de se réveiller après une nuit blanche. 

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